Le cas de Roman Polanski, encore poursuivi aux États-Unis dans une affaire de viol est toujours dans une impasse. Depuis le début de l'année, le réalisateur tente de négocier avec la justice américaine. Cette dernière se montre ferme et avait déjà refusé une première fois la demande du cinéaste. Dans une seconde décision publiée vendredi, Scott Gordon, le juge en charge de l'affaire, a réitéré ses propos.
Aucun arrangement ne peut être établi tant que Roman Polanski ne se présentera pas lui-même devant un tribunal américain. Malgré la demande de la victime, Samantha Geimer, violée à l'âge de 13 ans, et qui souhaitait que cette affaire soit close, Scott Gordon ne s'est pas montré ouvert à une quelconque négociation : « L'accusé dans cette affaire se tient comme un fugitif et refuse de se soumettre aux ordres de la cour ».
Condamné en 1978, Roman Polanski avait fui les États-Unis après avoir purgé une peine de 48 jours de prison. S'il retourne au pays de l'Oncle Sam, il risque une lourde peine. Ce nouveau refus de la justice américaine arrive au plus mauvais moment pour le compagnon d'Emmanuelle Seigner. Il y a quelques jours, une nouvelle victime supposée du cinéaste a pris la parole. Violée en 1973 alors qu'elle n'avait que 16 ans, les accusations de cette femme risquent de mettre un terme définitif à la demande de Roman Polanski.
Accusé depuis 40 ans de viol sur mineure Roman Polanski voit son cas s’aggraver. Après l’affaire Samantha Geimer et les accusations de Charlotte Lewis en 2010, une troisième femme se dit également victime du réalisateur. Mardi, lors d’une conférence de presse à Los Angeles, cette dernière, identifiée sous le prénom de Robin et accompagnée de son avocate Gloria Allred, a affirmé avoir été « sexuellement abusée » par le réalisateur en 1973 alors qu’elle était âgée de 16 ans.
Les faits étant prescrits, Robin ne peut pas poursuivre Roman Polanski devant les tribunaux, mais pourrait être appelée à témoigner contre lui. Si cette troisième victime a gardé le silence si longtemps, c’est surtout pour protéger ses proches : « Le lendemain, j'ai dit à un ami ce que monsieur Polanski m'avait fait. Mais, à cette seule exception près, la raison pour laquelle j'ai gardé cela pour moi, c'est que je ne voulais pas que mon père fasse quelque chose qui aurait pu l'envoyer en prison pour le reste de sa vie », a-t-elle déclaré lors d’une conférence de presse.
Un nouveau dossier qui vient donc s’ajouter à la liste des accusations contre Roman Polanski, qui, dans les années 70, avait été poursuivi par Samantha Geimer qu’il aurait violée après lui avoir fourni de la drogue et de l’alcool. Après avoir reconnu avoir eu des relations avec une mineure, tout en niant le viol, ce dernier avait été incarcéré durant 48 jours, avant d’être libéré pour un tournage. De peur de retourner derrière les barreaux, Roman Polanski n’avait plus remis les pieds aux Etats-Unis. Sous le coup d’un mandat d’arrêt, le réalisateur a depuis tout fait pour que la justice classe cette affaire.
Roman Polanski a été pardonné publiquement par sa victime en 2003, et il lui avait également présenté officiellement des excuses en 2011. Au début de l’année, il a même tenté de tourner la page en demandant que la justice réexamine son cas. En vain : il ne pourra pas mettre un pied sur le sol américain sans purger sa peine.
Début juin, c’est Samantha Geimer qui a décidé de se présenter devant les tribunaux pour demander la clôture de cette affaire. « Elle est fatiguée de cette affaire qui continue depuis 40 ans », avait annoncé Harland Braun, l'avocat de Roman Polanski, à l’AFP. Un dernier espoir qui s’envole donc en fumée pour Roman Polanski, également accusé des mêmes faits en 2010 par l’actrice britannique Charlotte Lewis.