Daniel Guichard buvait « 3 ou 4 » bouteilles de whisky par jour quand il était alcoo­lique
 

 

 
Ancien alcoo­lique, Daniel Guichard se confie aujourd’­hui sur cette période diffi­cile de sa vie. Une époque où il étouf­fait son mal-être dans l’al­cool et les paquets de ciga­ret­tes…

Il ne s’en est jamais caché, à l’époque où il avait du succès, Daniel Guichard a déraillé. « Je n’ai jamais touché à la came, sous quelque forme que ce soit, assure-t-il cette semaine dans une inter­view pour Ici Paris. En revanche, j’ai été accro au whisky-coca et à la ciga­rette. » Dans les années 1970, l’in­ter­prète de Mon Vieux a mal vécu certains côtés de sa vie d’ar­tiste : « Je n’ai jamais aimé les tour­nées, les voyages, explique-t-il. Dans les grandes années de ma carrière, ça a été une galère terrible. »

Très « casa­nier », il a dû partir sur les routes à contrecœur, et a succombé à l’al­cool pour tenir le coup : « Imagi­nez ce que j’ai vécu quand je faisais près de 200 concerts par an?! Imagi­nez quelqu’un dans ce cas de figure, qui n’aime pas monter dans une voiture, déteste la route, les monda­ni­tés… Et qui n’est pas toujours bien entouré. Il y a deux options : soit vous passez votre temps à vous foutre sur la gueule avec tout le monde, soit vous pico­lez pour oublier. »

Daniel Guichard a choisi la deuxième option, quitte à se bousiller la santé. Alcoo­lique, il était capable de boire « 3 ou 4 bouteilles par jour », et de fumer « autant de paquets de Gitanes ». Aujourd’­hui, tout ça est heureu­se­ment loin derrière lui : « C’est fini depuis 30 ans, tout ça… », rassure-t-il. Remis sur pied, avec une vie plus saine, il part de nouveau en tour­née. Un projet qui aurait pu le faire renouer avec ses vieux démons, mais l’ar­tiste de 66 ans a pris ses précau­tions en inves­tis­sant dans un camping-car : « Je roule à mon rythme, confie-t-il. Et puis mon camion, c’est comme ma maison. J’ai deux plumards, une cuisine, une salle de bains et je suis pénard. » Un voyage tranquille, sans pres­sion, qu’il fera sans reprendre la bois­son.

 
Daniel Guichard

Daniel Guichard

 
 
Daniel Guichard raconte sa période de galère à vendre ses disques dans les super­mar­chés 
 
 

 
Lancé dans une tour­née natio­nale de trois mois en camping-car, Daniel Guichard est revenu sur ses années de galère. Un constat doux-amer. 

C’est dans son camping-car que le chan­teur Daniel Guichard a reçu les jour­na­listes du Pari­sien ce week-end. Un choix de loge­ment nomade que le chan­teur en pleine tour­née explique : " J'ai toujours détesté partir en voyage". C'est juste par commo­dité que j'utilise un camping-car depuis dix ans, comme Gérard Lanvin. Après trente ans de tour­nées, j'en ai eu marre des loges miteuses et des chambres d'hôtel. Surtout, j'en ai eu ras-le-bol de devoir trim­bal­ler mes trois guitares et mes costumes. »

Bien moins solli­cité par les médias depuis pas mal d’an­nées, le chan­teur raconte comment il gère sa carrière : « Depuis 1980, c'est moi qui produit et distri­bue mes disques. J'ai été un des premiers à le faire avec Perret et Salva­dor. Un jour, j'en ai eu marre des baltringues qui travaillent dans les maisons de disques. Un type m'avait dit : “Mon vieux, ça ne marchera pas, c'est démodé”. Je suis allé voir plus tard Eddie Barclay et on a déchiré le contrat. Barclay, je l'aimais mais je ne me sentais pas à l'aise dans ses grandes fêtes. Le show­biz, ça n'a jamais été mon truc. »

Être son propre produc­teur et son propre distri­bu­teur : une mission pas facile tous les jours, surtout lorsque l’on a connu la gloire et l’Olym­pia plein à craquer : « Pendant sept mois et demi, c'est moi qui démar­chais les hyper­mar­chés pour instal­ler mes disques dans les rayons, se rappelle l’ar­tiste. A 8 heures, j'étais à l'entrée avec les repré­sen­tants de lessives et de papier toilette. » Mais son pire souve­nir restera le fisc et ses contrôles à répé­ti­tion : « Ils m'ont cloué au mur. Si certaines personnes ne m'avaient pas aidé, je ne serais peut-être plus là. J'ai un copain qui s'est suicidé à cause de ça. […] Toutes ces salo­pe­ries m'ont rendu zen. Cela fait long­temps que je n'ai plus le melon. »

Loin de se plaindre pour autant, l’in­ter­prète de Faut pas pleu­rer comme ça tente de conclure avec légè­reté : « Je n'ai ni voiture de sport ni voilier. Comme je suis le seul chan­teur à fonc­tion­ner comme une petite entre­prise, les banques ne me suivent pas. Faire un disque, sa promo­tion, réser­ver des salles de spec­tacles, cela coûte très cher quand on n'a pas de maisons de disques. D'ailleurs, si vous connais­sez un mécène ou un gagnant du loto. » On va tenter de vous trou­ver ça…


 
 



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