Le calme ne va pas revenir de si tôt sur les collines d'Hollywood. Depuis plusieurs jours, le monde du cinéma américain est secoué par un grand scandale. Plusieurs actrices dénoncent les pratiques douteuses de l'un des plus grands producteurs, Harvey Weinstein. Le co-fondateur de la société Miramax aurait profité de son statut sur certaines comédiennes pour leur faire du chantage et obtenir des faveurs sexuelles. Un secret de polichinelle qui a finalement éclaté au grand jour des années plus tard…
Il a suffi d'un premier témoignage pour que la parole se libère et depuis, la liste des victimes ne cesse de s'allonger. Rose McGowan, Ashley Judd, Angelina Jolie, Rosana Arquette, Gwyneth Paltrow, Cara Delevingne, Emma de Caunes, Judith Godrèche, Florence Darel, Léa Seydoux… Elles ont toutes dévoilé les agissements du célèbre producteur dans la presse. Et hier soir, un nouveau témoignage accablant est venu s'ajouter à cette liste déjà trop longue.
Ce n'est pas une actrice qui a pris la parole, mais une maman écoeurée par toute cette affaire. Sur Europe 1, Marlène Jobert a révélé que sa fille Eva Green avait elle aussi été victime des assauts de « cet horrible bonhomme ». « Il a opéré exactement de la même manière, comme avec toutes les autres. », explique-t-elle à la radio. Il y a environ 7 ans, la James Bond Girl a rencontré Harvey Weinstein dans le cadre d'un rendez-vous professionnel, il avait « un scénario à lui remettre avec un beau rôle à clef ». « Comme son bureau était aussi dans sa suite à l'hôtel, elle l'a suivi et il s'est passé exactement pareil qu'avec les autres. », raconte-t-elle, « elle est arrivée à s'échapper mais il l'a menacée de la détruire professionnellement ».
Quand elle a appris cette effroyable histoire, l'actrice de Masculin féminin a voulu immédiatement dénoncer les agissements du producteur mais sa fille l'en a empêché. « Tu ne peux pas savoir le mal qu'il est capable de faire », avait-elle dit à sa mère à l'époque. Aujourd'hui, Eva Green ne souhaite toujours pas s'exprimer sur cette affaire, mais Marlène Jobert a décidé cette fois-ci de sortir du silence pour elle, « il faut absolument que cet odieux personnage soit poursuivi », a-t-elle conclu.
Le scandale Harvey Weinstein ne cesse d'éclabousser les collines d'Hollywood. Chaque jour, actrices, mannequins et autres collaboratrices du magnat cinéma prennent la parole pour dénoncer ce qui semblait être un secret de polichinelle à Los Angeles. Tout est parti d’une enquête du New York Times au cours de laquelle l’actrice Ashley Judd racontait qu’il y a vingt ans, alors invitée par Harvey Weinstein pour un petit-déjeuner de travail, elle avait fini dans sa chambre d’hôtel face au producteur en peignoir. Il lui avait alors demandé s’il pouvait la masser ou si elle pouvait le regarder prendre une douche. Toujours selon le quotidien, Harvey Weinstein achetait le silence de ses victimes. Il aurait versé 100 000 dollars à l’actrice Rose McGowan (Scream, saga produite par… Miramax) en 1997 pour éviter des poursuites. Depuis d’autres actrices sont sorties du silence : Angelina Jolie, Emma de Caunes ou encore Léa Seydoux ce matin dans le Guardian…
En une du Parisien ce matin, cette sombre affaire y est enrichie de témoignages français dont celui de Florence Darel qui fait froid dans le dos. Présent à Cannes lors de l’incontournable festival du film, Harvey Weinstein était bien connu sur la Croisette. Mais pas que pour ses films?! « À Cannes, Weinstein est connu pour deux choses : les hôtels et les loueurs de yachts, témoigne un professionnel du cinéma. Chaque année, il y organise des fêtes avec partouzes et cocaïne. » Sur la croisette, Harvey Weinstein avait un sémillant surnom, ajoute le témoin anonyme : « The pig [le porc, ndlr]. Si les chambres d’hôtels pouvaient parler… »